Édito des cahiers de l'AFOC Mars/Avril
La crise sanitaire actuelle a pour effet d'accélérer les mutations de l'époque. C'est ainsi que la digitalisation s'est imposée aux citoyens et consommateurs dans leurs relations avec les services publics et les entreprises. Qu'il s'agisse de payer ses impôts, d'écouter de la musique ou d'acheter un téléviseur, le recours aux services numériques dématérialise la relation entre les parties.
Pour le meilleur et pour le pire : la dématérialisation a autant de vertus (plus écologique, plus rapide, plus efficace...) que d'inconvénients (fuite des données nominatives, illectronisme...).
Mais, sous couvert de modernité technologique et de revendications environnementales prégnantes, elle ne fait finalement que reproduire les inégalités d'hier : les plus intégrés, économiquement et socialement, profitent de la digitalisation du monde, et les autres en supportent les inconvénients.
Mais tous n'ont d'autres choix que de s'adapter ; plus ou moins bien. L'AFOC ne compte plus les réclamations de ses adhérents pointant la difficulté de pouvoir joindre simplement et directement un agent public ou un service client pour expliquer une situation, faire une réclamation, exercer ses droits ou répondre de ses obligations.
Elle assiste à ce changement où le discours et la politique dominante en faveur de l'offre non physique formatent le produit, le service et la relation sans considération de l'analyse des besoins, des demandes, a fortiori des rejets et des exclusions générationnelles sociales et géographiques.
Parce que le numérique est au coeur des démarches quotidiennes, pour obtenir un travail, accéder à des droits ou participer à la vie publique par exemple, l'AFOC entend continuer à lutter contre la fracture numérique et accompagner ses adhérents afin que la mutation à oeuvre permette de préserver leurs droits et leurs intérêts.