dixit Frédéric Souillot, Secrétaire Général de Force Ouvrière
À la veille d’une rentrée sociale sous tension, les syndicats se préparent à la confrontation avec le gouvernement. Entre consultations au ministère du Travail et menaces de mobilisation, la colère monte face au budget, à la réforme du chômage et à la suppression de jours fériés. Interview de Frédéric Souillot par Bruno Jeudy
La rentrée sociale, c’est maintenant, et les partenaires semblent très crispés. La ministre chargée du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, ouvre demain une série de consultations. FO et CFTC seront les premiers reçus. Suivront la CFDT jeudi 28 août et, plus tard, le Medef. La CGT attend de réunir ses instances pour rencontrer la représentante du gouvernement. Mais la partie semble déjà jouée entre exécutif et dirigeants syndicaux.
« Tous les retours du terrain vont dans le même sens : la colère est forte, confie à La Tribune Dimanche Frédéric ¬Souillot, secrétaire général de Force Ouvrière, qui n’attend pas de miracle de sa rencontre lundi 25 août avec la ministre. La base est très remontée contre le budget et les mesures de François Bayrou sur la suppression des jours fériés et la réforme du chômage. Ce sont des chiffons rouges. »
Le leader de FO se prépare déjà à une « forte mobilisation » des travailleurs. Quand et comment ?
« Les huit syndicats sont d’accord pour ne pas laisser les choses en l’état, assure-t-il. On décidera des modalités d’action avec les autres centrales lors de notre réunion commune le 1er septembre, mais ça devrait être massif. Le gouvernement a déterré la hache de guerre avec la suppression de deux jours fériés. Idem pour sa réforme du chômage, qui est pire que celle que Gabriel Attal avait voulu imposer avant de la retirer. »
Comme Sophie Binet, sa collègue de la CGT, Frédéric Souillot est très réservé à l’idée de rejoindre le mouvement Bloquons tout.
« Contrairement à SUD, nous n’appelons pas à rejoindre l’appel à tout bloquer le 10 septembre, indique le chef de file de FO. Personne ne nous a contactés, d’ailleurs. La révolution permanente, ce n’est pas ce qui fait nation. Il y a tout et son contraire dans les mots d’ordre. On a calculé qu’ils avaient accumulé sur leurs différentes plateformes à peine 60 000 likes quand notre pétition en est à 350. 000 signatures. »
Le syndicaliste n’est pas du tout impressionné par un mouvement désormais promu par Jean-Luc Mélenchon, lequel Mélenchon n’a pas vraiment les faveurs de Souillot.
Interview du 25 août 2025
dans La Tribune du dimanche