Déterminée, FO fait entendre sa voix

13 novembre 2025

Tandis que les aiguilles de l’horloge constitutionnelle tournent, rythmant les temps d’examen des projets budgétaires, les débats se poursuivent cahin-caha au Parlement.

De leur côté, avec FO, les travailleurs et assurés sociaux s’élèvent contre toute poursuite de politiques d’austérité qui attaquent les droits, dont ceux des plus modestes, et dégradent les moyens des services publics.

Pour visibiliser sa détermination à défendre la fonction publique, pilier du modèle républicain et garante de la cohésion sociale, l’union interfédérale FO du public installera, du 17 au 19 novembre, un chapiteau place des Invalides à Paris.

De son côté, lors de la réunion de présentation, le 4 novembre, de la conférence travail/retraite décidée par le gouvernement, la confédération a rappelé ses revendications, et souligné l’attachement de FO à la pratique contractuelle et conventionnelle.

Les députés ont adopté le 8 novembre la partie recettes du projet de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) et étaient censés achever leurs débats à minuit le 12 novembre (date de bouclage de notre édition) sur la partie dépenses, avant de se prononcer sur l’ensemble du projet.

Le PLFSS porte la mesure, adoptée le 12 novembre, de suspension de la réforme des retraites (avec intégration notamment des carrières longues et catégories actives et super actives, a confirmé le gouvernement le 11 novembre).

Le projet de loi de finances (PLF), dont l’entièreté de la partie recettes n’avait pu être étudiée dans les temps impartis, revient lui le 13 novembre devant l’Assemblée, avant un vote prévu le 17 novembre.

Par cette première lecture chaotique des projets pour 2026, portant des milliers d’amendements, certaines mesures du gouvernement ont été supprimées ou modifiées. Le gel du barème de l’impôt sur le revenu a été rejeté par l’Assemblée. 

De même que celui du barème de la CSG. Les députés ont rejeté, le 12 novembre, le gel des pensions de retraite et celui des minima sociaux. Ont été supprimées la fiscalisation des indemnités journalières des personnes en affection de longue durée (ALD), ainsi que la diminution de la durée d’indemnisation pour des arrêts de plus de six mois, de même que l’extension du périmètre des franchises médicales. 

Les députés ont adopté, en l’adoucissant, le projet limitant la durée d’un arrêt de travail initial, à un mois et à deux mois en cas de renouvellement.

 L’attachement à la pratique contractuelle et conventionnelle

Alors que le gouvernement prévoit pour 2026 une nouvelle réduction des dépenses publiques, notamment dans la sphère de l’État et dans le domaine de la santé, FO-Fonction publique dénonce une austérité qui impacterait encore les missions, les services et leurs agents (avec notamment des baisses d’effectifs et un gel des salaires). 

Pour échanger avec la population, les parlementaires et les médias, remettre un cahier revendicatif et  faire entendre la voix des agents publics dans le débat budgétaire, l’Union interfédérale FO installera, du 17 au 19 novembre, un chapiteau sur l’esplanade des Invalides à Paris. Il s’agit de montrer la détermination de FO à défendre la fonction publique, pilier du modèle républicain et garante de la cohésion sociale.

Les secrétaires généraux de FO-Fonction publique et de la SPS-FO, Christian Grolier et Didier Birig, seront présents. Le secrétaire général de la confédération, Frédéric Souillot, ira quant à lui saluer les militants le 19 novembre en matinée.

C’est la détermination de FO qui a été réaffirmée aussi le 4 novembre par sa délégation (composée de la secrétaire confédérale Patricia Drevon et de Christian Grolier) lors de la réunion multilatérale de présentation de la conférence tripartite travail/retraite décidée par le gouvernement. Elle devrait se tenir au CESE, sur la base, jusqu’à fin juin, de réunions et d’ateliers (sur le travail, l’emploi, les retraites, le service public). Le Medef a annoncé le 4 novembre qu’il ne participerait pas à cette conférence. FO, qui a rappelé son attachement à la pratique contractuelle et conventionnelle, estime pour sa part qu’il ne faudrait pas reproduire une énième conférence sociale, alors que la précédente n’avait quasiment abouti à rien.

La confédération a par ailleurs rappelé que des sujets doivent faire l’objet d’une négociation, à savoir la question du financement de notre modèle social, l’évolution du modèle productif, l’emploi des jeunes et les contrats courts dans le cadre de l’agenda social autonome [syndicats, patronat, NDLR].

13 novembre 2025
Valérie FORGERONT
 Journaliste à l’InFO militante