Après l’absence de réponse du Premier ministre le 24 septembre à l’intersyndicale laquelle lui demandait d’indiquer de premières pistes augurant un prochain axe gouvernemental allant dans le sens d’une mise en œuvre en 2026 de mesures pour la justice sociale et fiscale, les huit organisations syndicales ont donc appelé à une nouvelle journée de mobilisation le 2 octobre.
Une journée avec un caractère reconductible pour FO. Partout sur le territoire, dans les cortèges, par des grèves ou des actions spécifiques, les travailleurs, actifs ou retraités, salariés du public ou du privé, ont dit une nouvelle fois leurs refus de la poursuite des politiques d’austérité.
Des centaines de milliers de travailleurs ont manifesté ce 2 octobre sur tout le territoire à l’appel de l’intersyndicale dont faire partie FO. Après le succès de la mobilisation du 18 septembre, et l’absence de réponse le 24 septembre du nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, aux demandes de l’intersyndicale, les huit organisations qui la forment ont donc appelé à une nouvelle mobilisation avec l’objectif de réaffirmer les revendications de justice sociale et fiscale.
Les manifestants ont ainsi rappelé leur refus d’un doublement des franchises médicales, ou encore d’un nouveau gel du point d’indice, soit du salaire/traitement des agents publics, au nom des économies à réaliser sur les dépenses publiques. Plus largement, ils ont souligné leur opposition ferme à toute « année blanche » synonyme de gel de dépenses publiques, cela avec des conséquences lourdes, par exemple une désindexation (de l’inflation) des pensions de base, ou encore la non-revalorisation des prestations sociales. Par tout sur le territoire, les manifestants ont scandé aussi leur opposition à la suppression d’effectifs publics. Le plan Bayrou exposé en juillet prévoyait la disparition de 3 000 postes en 2026. Ils ont réitéré aussi leur refus d’une nouvelle réforme de l’Assurance chômage qui viserait à dégrader encore les droits des demandeurs d’emploi.
Partout sur le territoire, FO, aux côtés des travailleurs, a souligné sa demande de justice sociale et fiscale. Ce qui passe par une sollicitation fiscale des ultra-riches, la mise en œuvre – comme le demande la confédération depuis des années – de la conditionnalité (sur l’emploi, les salaires…) des aides publiques versées aux entreprises, l’arrêt des attaques contre le système de notre protection sociale collective, l’abrogation de la réforme des retraites de 2023 par laquelle l’âge de départ légal a été reculé à 64 ans et le calendrier sur la durée de cotisation a été accéléré. Dans les cortèges, les militants FO ont exigé aussi de vraies mesures de réindustrialisation, l’arrêt des plans sociaux ou encore demandé des investissements dans le cadre de l’une transition écologique juste.
Nombreux cortèges et initiatives locales
La mobilisation a rassemblé 20 000 participants à Toulouse, 10 000 à Rennes, 4 000 à Montpellier, 3 500 à Nancy, 3 000 à Saint-Etienne, Chambéry, Metz, Clermont-Ferrand et Pau, 2 500 à Avignon et Tarbes, 2 000 à Bayonne et Cherbourg, Strasbourg… Dans tous ces cortèges, on comptait la présence d’agents publics de tous les secteurs (hospitaliers, enseignants, policiers, enseignants…) et de salariés du secteur privé : de la métallurgie, de l’énergie, de la chimie, du commerce, …
Outre les manifestations et les grèves, les travailleurs ont aussi organisé d’autres actions. Exemple à Saint-Quentin, où un premier rassemblement matinal a conduit au blocage d’un rond-point, ce qui a permis de distribuer des tracts aux automobilistes, plutôt bienveillants et compréhensifs de notre action, remarquait David Wlodarczyk, le secrétaire général de l’UD de l’Aisne. Dans ce même département, trois autres mobilisations ont eu lieu à Laon, Chauny et Soisson Des salariés des métaux, du commerce, des enseignants, ont demandé l’abrogation de la réforme des retraites, l’arrêt des mesures d’austérité, et bien sûr la hausse des salaires.
En Savoie, à La Motte-Servollex, une centaine de militants sont eux allés chanter devant les locaux du Medef sur l’air de « Merci patron » pour demander la remise à plat des aides aux entreprises et le rétablissement de l’ISF. Ils se sont ensuite retrouvés avec de nombreux jeunes manifestants pour défiler dans le centre-ville de Chambéry.
Les entreprises en difficulté comme points de ralliement
A Laval (Mayenne), 1 200 manifestants ont défilé entre deux lieux symboliques : TDV Industrie, un fabriquant de textiles professionnels menacé de fermeture en 2026 après avoir reçu des centaines de milliers d’euros de l’État pour se moderniser grâce au plan de relance post covid, soulignait Sébastien Lardeux, secrétaire général de l’UD-FO de la Mayenne, et la Caisse primaire d’assurance maladie. A Montluçon (Allier), le cortège avait aussi fait le choix de passer devant une entreprise dont les quelques 150 salariés sont menacés dans leur emploi, faute de repreneur validé par le tribunal de commerce, l’équipementier automobile AMIS.
Sandra Déraillot
pour l’InFO militante