Un manque criant de moyens
Alors qu’un incendie d’une violence inouïe a ravagé l’Aude, l’Union Nationale FO SIS tient à exprimer son soutien indéfectible et sa profonde reconnaissance à l’ensemble des sapeurs-pompiers professionnels, volontaires et militaires mobilisés sans relâche pour contenir les flammes.
Le bilan humain et matériel est dramatique : une personne décédée, treize blessés dont onze sapeurs-pompiers, une victime civile et un pompier en urgence absolue ; 17.000 hectares réduits en cendres, quinze communes touchées, trente-six habitations détruites.
Face à des conditions météorologiques extrêmes et à des feux d’une intensité exceptionnelle, ces femmes et ces hommes ont fait preuve d’un courage exemplaire, d’un professionnalisme irréprochable et d’un engagement total pour protéger la population, les biens et l’environnement. FO SIS salue également la solidarité interrégionale et nationale, qui a permis l’arrivée de colonnes de renfort venues de toute la France, ainsi que la coopération avec les forces de sécurité, les collectivités et les services de l’État.
Mais derrière cet héroïsme, une réalité implacable : le manque de moyens se fait cruellement sentir. FO SIS rappelle qu’en 2020, deux trackers étaient encore basés à Carcassonne. Aujourd’hui, ils ne sont plus là. L’an passé déjà, FO SIS 11 alertait la présidente du Département sur l’insuffisance des effectifs et des budgets. Les promesses gouvernementales, même répétées au plus haut niveau - lors de la venue du Premier ministre et du ministre de l’Intérieur - restent en décalage avec l’ampleur des besoins humains, opérationnels et financiers, sans parler des conditions de travail des pompiers.
Nous revendiquons avec force un renforcement immédiat et durable des moyens humains, matériels et financiers dédiés à la lutte contre les feux de forêt et à la sécurité civile. Dans un contexte de dérèglement climatique et d’événements extrêmes de plus en plus fréquents, ce soutien n’est plus une option : c’est une nécessité vitale.
Alors que les conclusions du Beauvau de la sécurité civile sont désormais arrêtées et que le rapport est attendu, FO SIS espère que la montagne n’accouchera pas d’une souris. Les annonces devront être à la hauteur des enjeux, car sur le terrain, chaque retard ou demi-mesure se paie en vies humaines et en destructions.
Enfin, FO SIS adresse toute sa solidarité aux victimes, aux sinistrés et aux familles de sapeurs-pompiers, qui vivent ces heures d’angoisse dans l’attente du retour de leurs proches.
La Tribune n° 404
Septembre 2025