Télétravail à Véolia Eau : un télétravail imprévu, aux forceps et non préparé
Rédigé le 30 mars 2021
Amélioration de la qualité de vie, gain de temps pour la famille et moins de pollution due à l'utilisation des véhicules personnels. Pour quel motif Véolia n'a-t-il toujours pas d'accord cadre sur le télétravail ?
Depuis le deuxième semestre 2019, FO s'échine à négocier avec leur Direction sur le sujet du télétravail. Face à des dirigeants d'un autre siècle, aux positions antédiluviennes du type : "un salarié qu'on ne voit pas, c'est qu'il ne travaille pas", la négociation faisait du sur place et n'avançait pas.
Pourtant, FO fut force de proposition dans cette négociation en portant comme revendications des règles d'arbitrage pour éviter les disparités de traitement, la possibilité pour le salarié de revenir sur son poste de travail si le télétravail ne lui convenait pas et la fourniture de matériel pour que le salarié n'ait pas à payer son équipement.
Face à la pandémie et aux obligations gouvernementales, Véolia dû enfin mettre en place le télétravail.
3 500 salariés de la branche Eau de Veolia (ce qui représente tout de même 25 % de ses effectifs) furent donc mis en télétravail en urgence et sans aucune préparation préalable. Sans accord en vigueur, les salariés ont été livrés à eux-mêmes et ont dû trouver un espace pour télétravailler, payer leurs factures d'internet et leur surcoût d'électricité. Sans accord, c'est la "fête patronale", le gouvernement n'ayant pas encadré le télétravail d'urgence et n'ayant pas imposé de contraintes aux employeurs.
Néanmoins, dans le cadre syndical, les critiques sur des évènements passés n'ont que peu d'intérêt et il faut parfois savoir tirer les enseignements des erreurs pour avancer. Nous avons pris l'initiative de lancer un questionnaire, une forme de sondage pour formaliser concrètement les souhaits et problématiques rencontrées par les salariés durant cette période. Il en est sorti avec une participation de 60 % :
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77 % des salariés ont pu conserver leurs missions professionnelles habituelles
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91 % ont pu garder un contact satisfaisant avec le manager
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52 % se sont sentis efficaces
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59 % se sont sentis moins fatigués
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84 % ont su concilier sans problème vie professionnelle et vie privée
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87 % souhaitent retrouver le télétravail après la crise
En plus, Veolia Eau a continué à générer des bénéfices durant cette période !
Malgré cela, les négociations sur le télétravail sont en stand-by... Les hauts dirigeants ont décidé de reprendre la main sur les points clés (nombre de jours, indemnités, etc...)
Force Ouvrière a cependant affiné ses demandes, suite à cette période et revendique désormais :
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jusqu'à 3 jours de télétravail (en journée ou demi-journée)
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dans un lieu autre que le domicile principal si le salarié le souhaite
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la mise en place d'une commission de recours suite à un refus
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mise en place de l'allocation URSSAF
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mise à disposition d'un siège ergonomique si besoin
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mise en place de tickets restaurants
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formation des managers à la gestion des effectifs en télétravail
Le télétravail, c'est l'avenir des entreprises et le monde d'après ne sera plus jamais le même.
Il faut désormais que les négociations aboutissent. Et Véolia, fort de son image de protecteur de l'environnement, osera-t-il continuer à participer activement à la pollution de l'air en faisant venir ses salariés sur le lieu de travail par pur dogmatisme managérial ?
David PECLET
Véolia Eau