À Lyon, la section Police Municipale se heurte à un mur idéologique.
Revenons ensemble sur l'histoire d'une rupture malheureusement inévitable...
En 2020, la délégation FO Police Municipale de Lyon accueillait une équipe municipale fraîchement élue.
C'est avec bienveillance et l'envie de se mettre très vite au travail avec ces nouveaux élus, que nous envisagions cette arrivée - bien que le taux de participation fut extrêmement faible car le COVID menaçait (rappelons qu'il était sérieusement question de faire décaler ces élections primordiales pour nos concitoyens).
A l'initiative de FO-PM, nous soumettions à l'élu chargé de la sécurité, l'idée de rencontres trimestrielles. Ce qui fut bien accueilli et les rencontres se succédèrent.
Mais nous fûmes très vite heurtés de plein fouet par un mur idéologique totalement hermétique.
Douche froide !
Nos rencontres ont servi l'exécutif à assimiler les bases d'un secteur qu'il maîtrisait très mal. Une fois les notions de base sur notre métier acquises, les rendez-vous ont pris fin brutalement.
Depuis, ce fut une succession de déclarations sur notre profession et d'actes divers discréditant, qui soulevèrent des tôlés et des polémiques de portée nationale. Et nos réactions publiques, que ce soit par tract ou lors d'interviews, étaient portées par la défense de l'intérêt général et du service public qui est au cœur de notre engagement de policier.
« La culture du viol est présente dans la police » Elue EELV du 8e arrondissement
« Mise en place d'atelier de théâtre police/jeunes de quartier » Maire EELV de Lyon
L'élaboration d'une fresque, la mise en place d'un passage piéton sur la place Gabriel Péri où nous dénonçons depuis deux ans la mise en danger de nos agents et des citoyens, faute de mesures sécuritaires pragmatiques que nous appelons de nos vœux.
La défense par le Maire de Lyon, d'un élu qui présente sa carte pour échapper à un contrôle de police pour consommation d'alcool, à l'endroit même où le Maire et son adjoint demandent de la fermeté car ce comportement cause de très graves troubles à l'ordre public.
Face à ce mur, FO-PM fut également à l'initiative de la mise en place d'une intersyndicale pour s'immiscer dans une consultation sur l'attractivité de la police municipale d'où les OS avaient été évincées.
Nous, FO-PM, fûmes leader sur le plan communication, sur le fond et sur la forme de ce mouvement, allant jusqu'à mobiliser une grande majorité des agents. Nous étions 56 % devant l'hôtel de ville. Un record de taux de participation à une grève pour le secteur Ville de Lyon - pour une corporation très difficile à sensibiliser à l'action syndicale, précisons-le.
Ce mouvement a subi une tentative de déstabilisation par des tractations internes de la part de la DGRH et du DGS. Des tractations qui ont su dévoyer deux syndicats, UNSA et CGT, majoritaires à la Ville de Lyon selon les services de la Mairie, mais absolument pas dans le secteur police !
Triomphant de cet accord scélérat, la Mairie, à grand renfort de "com", sonnait la fin de l'intersyndicale.
Avec persévérence...
C'était sans compter sur notre ténacité, notre pugnacité et notre organisation. Nous avons tenu, et nous avons obtenu de haute lutte et la réouverture de la négociation auprès de l'exécutif qui attend une proposition de notre part.
Depuis, le Ministère de l'intérieur, la région, la préfecture, l'opposition, le parquet et les associations de citoyens nous ont apporté leur soutien.
Au cœur de cette lutte, dans l'une des négociations les plus tendues, nous avons eu le plaisir et l'honneur de recevoir le soutien de la Fédération des Services Publics et de Santé FO, représentée par Ludovic DURAND (Secrétaire national de la section PM - photo ci-contre), avec nous face aux services de la mairie, côte à côte. Au cœur du match, un pilier se faisait une place à nos côtés dans la mêlée !
Nous avons également reçu avec émotion des dizaines de tracts de sections FO branche police municipale, de partout en France. Notre combat a touché nos collègues et nous n'oublierons jamais leur soutien fraternel.
Le Ministre de l'Intérieur invite le Maire de Lyon à une table ronde avec des représentants de la société civile sur le thème de la sécurité. Nous attendons d'y être invités et de faire entendre notre voix avec conviction et pragmatisme ; le tout guidé par notre sens aigu du service public.
C'est une lutte longue et brutale où les intimidations, les pressions sur nos délégués, connurent leur paroxysme quand le Maire de Lyon, de sa plus belle plume, écrivit à la Confédération pour se plaindre des dérives de notre section.
Avec reconnaissance et fierté, nous avons pris connaissance de la réponse limpide de notre Secrétaire général confédéral, Frédéric SOUILLOT, faite au Maire de Lyon : un soutien fort, clair, au moment le plus sombre de notre engagement syndical ; c'était tout FO dont nous sentions le soutien indéflectible.
Aujourd'hui, plus que jamais, la détresse des citoyens de Lyon et la nécessité de servir nous obligent. Mais c'est avec l'assurance de faire partie d'une famille solide, unie et guidée par un engagement syndical profond que nous tiendrons et qu'après avoir marqué l'essai, nous transformerons.
La Fédération FO SPS a fait part à Mr Darmanin de la volonté du syndicat FO Ville de Lyon et de sa section police municipale, d'être reçus le 5 septembre lors de sa visite à la mairie de Lyon.
Merci à vous tous, camarades FO,
du fond du coeur !