Élu lors du congrès de Melbourne, remplaçant Sharan Burrow (élue en 2010), le nouveau secrétaire général de la Confédération Syndicale Internationale (CSI), Luca Visentini, est loin d’être un inconnu dans le monde syndical international, et plus particulièrement européen. Cet Italien de 53 ans, doté d’une formation en philosophie, était le secrétaire général (depuis 2015) de la Confédération européenne des syndicats.

Mi-novembre, la CES a élu à ce mandat l’Irlandaise Esther Lynch. Depuis 2015 encore, soit depuis le congrès de la CES à Paris, il était le secrétaire général du CRPE (Conseil régional paneuropéen), l’organisation régionale de la CSI représentant les syndicats sur l’ensemble du continent européen. Sensible à la culture, en particulier la littérature et la poésie – il a d’ailleurs publié plusieurs ouvrages –, Luca Visentini est un militant aguerri. D’abord à la tête de la Fédération du tourisme, du commerce et des services dans la région Frioul-Vénétie Julienne avant, dans cette même région, de devenir secrétaire général de l’UIL (Union italienne du travail), il a occupé beaucoup d’autres mandats et est devenu à l’échelon européen un spécialiste des négociations collectives et des questions salariales. Et c’est sans évoquer son vif intérêt, entre autres, pour l’enseignement et la formation professionnelle. Fin connaisseur de ces sujets, cela l’a amené à assumer des mandats dans des instances européennes.

L’appel à un nouveau contrat social

Désormais à la tête de la CSI, laquelle regroupe trois cent trente-deux organisations, soit environ 200 millions de travailleurs dans le monde, Luca Visentini a dit dès son élection sa fierté de représenter la voix des travailleurs et des travailleuses sur la scène mondiale. Et le militant le sait, la tâche sera rude. Je suis conscient que c’est une période particulièrement difficile pour les travailleurs. Le monde se trouve au bord d’une récession économique et les travailleurs sont en première ligne. Nombreuses sont les personnes qui en subissent déjà les conséquences. Devant l’assemblée du congrès, composée d’un millier de syndicalistes venus de cent vingt pays et représentant quelque deux cents organisations, il a souligné l’axe nécessaire à adopter. Ainsi, la CSI mènera l’appel pour un nouveau modèle économique basé sur un nouveau contrat social. Nous voulons des emplois respectueux de l’environnement, les droits des travailleurs, des salaires justes, une protection sociale, l’égalité et l’inclusion, qui doivent tous être au cœur des plans de tous les gouvernements. Luca Visentini résume : Il s’agit de justice sociale, de paix et de survie, et lutter pour des conditions de vie et de travail justes pour tous les travailleurs et travailleuses est la meilleure façon d’asseoir la démocratie et la paix dans le monde entier. En conclusion de sa déclaration générale, adoptée par le congrès et appelant à ce nouveau contrat social, la CSI déclare sa détermination à lutter pour le monde auquel nous aspirons et à l’organiser, à transformer l’économie mondiale en réalisant les objectifs énoncés dans la présente déclaration, sur la base des valeurs imprescriptibles de la CSI, à savoir la paix, la démocratie, les droits, l’égalité, le développement et la justice sociale et économique.

9 décembre 2022

Valérie Forgeront

pour l’InFO militante