Relations internationales - notamment avec la Chine et la Russie - réchauffement climatique, vaccins contre le covid-19 à destination des pays pauvres…
Durant 3 jours à Carbis Bay, les chefs d'Etat et de gouvernement du G7 se sont retrouvés pour aborder, principalement, ces sujets.
Quel est le bilan de cette réunion, tandis que le sommet de l’Otan prend la relève dès aujourd’hui ?
Aperçus dans la presse...
Le Parisien : Climat, Covid, fiscalité, Russie : les belles intentions du G7
« Le sommet a pris fin ce dimanche par une série d’annonces sur les sujets qui concernent le monde. Emmanuel Macron a longuement salué le retour américain sur la scène internationale. »
« « J’ai la conviction que le leadership est plus fort par le partenariat ». Il y avait dans les mots d’Emmanuel Macron ce dimanche, à l’issue du sommet du G7, une réelle satisfaction. Et la volonté de démontrer qu’un tournant s’est opéré depuis que Donald Trump a quitté la Maison Blanche et que Joe Biden s’y est installé. Réunis trois jours durant en Cornouailles, dans le sud-ouest de l’Angleterre, les dirigeants des grandes puissances du G7 ont affirmé dimanche leur volonté de mettre fin à la pandémie de Covid-19 par la distribution de vaccins et d’agir pour le climat, lors d’un sommet marqué par une nouvelle dynamique en faveur du multilatéralisme occidental, Etats-Unis en tête. Point sur les différentes annonces. »
« Un milliard de doses de vaccin pour les pays pauvres
Face aux appels à la solidarité qui se sont multipliés ces derniers mois, le G7 a convenu de redistribuer un milliard de doses de vaccins anti-Covid d’ici à la fin 2022 afin de combler le retard d’immunisation dans les pays pauvres et de favoriser une reprise plus égalitaire. (…) « Les dirigeants se sont engagés pour plus d’un milliard de doses » en les finançant ou via le dispositif de partage Covax, s’est félicité le Premier ministre britannique, ce qui porte à deux milliards les engagements totaux depuis le début de la crise sanitaire.
En conférence de presse, Emmanuel Macron a donné quelques détails supplémentaires. L’objectif serait d’atteindre un taux de vaccination de 60 % de la population mondiale en 2022, avec un point d’étape de 40 % à la fin de l’année. La France, dans le cadre de cet effort, s’est engagée à fournir 60 millions de doses d’ici la fin de l’année. Ce milliard est loin d’être suffisant, déplorent cependant de nombreux acteurs, des ONG à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) : au moins 11 milliards de doses sont nécessaires pour en finir avec la pandémie. (…)
Et comme, pour mieux lutter contre la pandémie, il serait bon d’en connaître les origines, les pays membres du G7 ont demandé une enquête plus approfondie de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur l’origine du virus en Chine. (…) »
« Moscou et Pékin pointés du doigt
La diplomatie a également eu la part belle durant les trois jours de sommet, avec la Chine et la Russie dans le viseur. Le G7 appelle Pékin à « respecter les droits humains » dans le Xinjiang, où vit la minorité ouïghoure, ainsi qu’à Hong Kong. Il exhorte aussi la Russie à cesser « ses activités déstabilisatrices », notamment via des cyberattaques, selon le communiqué final. Rappelons que le président Joe Biden va conclure sa tournée européenne par un voyage très attendu à Moscou pour une rencontre avec Vladimir Poutine. Il prévient : « Il ne s’agit pas d’un concours pour savoir qui est le meilleur lors d’une conférence de presse pour essayer d’embarrasser l’autre, il s’agit d’indiquer de manière très claire quelles sont les conditions à remplir pour obtenir une meilleure relation avec la Russie. Nous ne cherchons pas le conflit », promet-il. »
« De son côté, Emmanuel Macron opère une distinction entre la Russie et la Chine. « Il y a des différences entre des démocraties devenues illibérales, comme la Russie, et des puissances devenues non démocratiques comme la Chine ». Mais, assure-t-il, « le G7 n’est pas un club hostile à la Chine ». Malgré les désaccords, le chef de l’Etat défend un « agenda positif » et appelle à travailler avec la Chine sur tous les sujets chaque fois que cela sera possible. (…) »
« Pour contrer les « Nouvelles routes de la soie » chinoises, le G7 a par ailleurs lancé un vaste plan d’infrastructures dans le climat, la santé, le numérique et la lutte contre les inégalités afin d’aider les pays pauvres à se relever de la pandémie. Mais ces annonces ne sont pas du goût de Pékin, qui a dénoncé des décisions prises par « une petite clique de pays ». »
« Accélérer contre le réchauffement climatique
Autre dossier prioritaire : l’urgence climatique, avec un plan d’action pour tenter de limiter le réchauffement. L’enjeu est de taille pour le Royaume-Uni, qui souhaitait jeter les bases d’un consensus quelques mois avant la grande conférence de l’ONU sur le climat (COP26) qu’il accueillera en novembre à Glasgow (Ecosse). Le but est de limiter l’augmentation des températures en dessous de 1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle, seuil au-delà duquel les scientifiques estiment que le changement climatique deviendra incontrôlable. »
« Pour y parvenir, les dirigeants du G7 se sont prononcés pour une réduction d’environ de moitié de leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, un objectif que certains pays entendent dépasser. Ils veulent tourner le dos aux centrales alimentées par le charbon, énergie fossile la plus polluante, sauf si des mesures de compensation environnementale sont en place, comme le captage de CO2. Les aides publiques seront arrêtées dès cette année. »
« Dans ce cadre, les dirigeants prévoient de signer un chèque allant jusqu’à 2 milliards de dollars pour accompagner la transition verte dans des pays défavorisés. Les contributions du G7 seront augmentées en vue d’atteindre l’objectif des pays développés de financer à hauteur de 100 milliards de dollars par an d’ici 2025 les politiques climatiques des pays pauvres. (…) Greenpeace a dénoncé de « vieilles promesses » réchauffées et Extinction Rebellion a qualifié le sommet de « flop ». »
Le Point : Sommet du G7 : ce qui en ressort
« - Le G7 a promis de distribuer « plus d'un milliard de doses » de vaccins contre le Covid-19 d'ici à la fin de 2022, selon Boris Johnson, soit directement fournies (870 millions de doses), soit par du financement. Cela portera son engagement total depuis le début de la pandémie à deux milliards de doses. La France a, elle, assuré qu'elle doublait sa promesse, la faisant passer à 60 millions de doses d'ici à fin 2021. Les dirigeants ont demandé en outre une enquête plus poussée de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur l'origine du Covid-19 en Chine. Au-delà, il s'agira de se donner les moyens de prévenir d'autres catastrophes sanitaires, en augmentant les capacités de production des vaccins et en améliorant les systèmes de détections. L'objectif est de pouvoir développer des tests, traitements et vaccins en moins de 100 jours, contre 300 pour la pandémie de coronavirus. »
« - Les grandes puissances veulent également accélérer sur le climat, presser le pas, mais sans toujours se donner d'objectifs précis. Ils soutiennent l'idée d'une « révolution verte » créatrice d'emplois et permettant de limiter le réchauffement à 1,5 degré, seuil au-delà duquel les scientifiques estiment que le changement climatique deviendra incontrôlable. Les pays du G7 s'engagent à devenir neutres en carbone au plus tard en 2050 et à réduire de 50 % leurs émissions de CO2 d'ici à 2030, par rapport à 2010.
Ils se prononcent pour l'arrêt d'ici à 2021 des financements de projets de charbon pour produire de l'électricité qui n'auraient pas recours à des technologies (captage et stockage de CO2) pour réduire leur émission. Et ils veulent aller plus vite dans l'interdiction des nouveaux véhicules diesel et à essence, et dans la transition vers les véhicules électriques.
Sur la biodiversité, l'objectif est de préserver ou de protéger au moins 30 % des terres et des océans d'ici à 2030. Le G7 réaffirme l'objectif des pays développés de mobiliser 100 milliards de dollars par an de fonds publics et privés d'ici à 2025 pour aider la transition énergétique des pays pauvres. »
« - Par ailleurs, les grandes puissances veulent aider les pays en développement, que ce soit sur le climat, la santé, la sécurité, le numérique ou l'égalité. Elles promettent des propositions concrètes à l'automne, pour un projet vu comme une réponse à l'influence de la Chine sur les pays pauvres (…).
En parallèle, le G7 voudrait pouvoir mobiliser 100 milliards de dollars pour aider les pays défavorisés, surtout en Afrique, à rebondir après la pandémie, en réorientant une partie de la nouvelle émission par le Fonds monétaire international (FMI) de 650 milliards de dollars de droits de tirage spéciaux (DTS).
- Le G7 appelle Moscou à « cesser ses activités déstabilisatrices », y compris les interférences, de respecter les droits humains et de « demander des comptes » aux responsables de cyberattaques depuis son sol. (…) Le G7 a appelé Pékin à « respecter les droits humains » de la minorité musulmane des Ouïgours dans la région du Xinjiang et à Hongkong, tout en voulant coopérer avec Pékin quand « c'est dans un intérêt mutuel ». (…) »
« - Le G7 entend représenter la démocratie, la liberté, l'égalité, l'État de droit et le respect de droits humains. Il insiste sur la défense des égalités de genre et veut donner une éducation à 40 millions de jeunes filles, en mobilisant au moins 2,75 milliards de dollars. »
« - Le G7 soutient la tenue des Jeux olympiques de Tokyo (23 juillet-8 août) qui avaient été reportés d'un an en raison de la pandémie. Les dirigeants souhaitent que l'événement soit « un symbole d'unité mondial pour surmonter le Covid 19 ». »
L’Opinion : Au G7, Joe Biden met la pression sur la Chine… et sur les Européens
« « Les absents ont toujours tort ». Le vieil adage a été confirmé lors du sommet du G7 en Cornouailles où la Chine n’était pas invitée, mais où elle a occupé une bonne partie des discussions. Ce n’est évidemment pas la première fois que Pékin mobilise l’attention des dirigeants des principaux pays industrialisés de la planète, mais ces derniers ne se sont pas seulement contentés de critiquer la seconde puissance économique de la planète, ils ont choisi de prendre des engagements. Cette attitude illustre l’influence de la nouvelle administration américaine qui, plutôt que de rechercher l’affrontement systématique comme était tenté de le faire Donald Trump, veut organiser la riposte en essayant de « faire mieux » que les Chinois. »
« Lorsque Joe Biden a annoncé son plan de relance intérieur fondé entre autres sur l’amélioration des infrastructures dans son pays, il a pris soin de souligner qu’il entendait « surpasser la Chine ». Désormais, en y associant les autres membres du G7, il montre clairement que « l’Amérique est de retour » et qu’il souhaite les entraîner vers le même objectif qui consiste à empêcher la Chine de prendre le dessus sur l’Occident. »
« Pour son premier déplacement important en dehors de son pays, le président américain n’est pas venu les mains vides. Il a mis sur la table une initiative ambitieuse de construction d’infrastructures dans le monde baptisé « Build Back Better World (B3W) » dont l’intitulé fait echo à son programme intérieur « Build Back Better ». « B3W catalysera collectivement des centaines de milliards de dollars d’investissements dans les infrastructures pour les pays à revenu faible et intermédiaire dans les années à venir » et il « mobilisera des capitaux privés par le biais du financement du développement », a-t-il déclaré avant qu’un communiqué de la Maison Blanche ajoute qu’il sera « axé sur les valeurs, de haut niveau, transparent et mené par les grandes démocraties ». »
« En quelques phrases, les Américains ont clairement indiqué que le nouveau projet visait l’initiative chinoise « Une ceinture, une route » et qu’il ne souffrirait pas d’un manque d’investissement des alliés des Etats-Unis. Le document fourni pour expliquer B3W (…) rappelle que les discussions ont porté sur « la concurrence stratégique de la Chine » et « l’engagement à prendre des mesures concrètes pour aider à répondre aux besoins en infrastructures des pays qui en sont dépourvus ». »
« (…) Joe Biden a profité de son image de sauveur pour placer les Européens, autrement dit les représentants de l’Union européenne (UE) au G7, devant leurs responsabilités et exercer sur eux une forte pression à laquelle ils auront du mal à échapper. (…) Si l’Europe joue le jeu, elle en tirera des avantages certains, notamment sur le plan commercial, principale pierre d’achoppement entre les deux rivages de l’Atlantique. Le Royaume-Uni, qui a quitté l’UE, a d’ores et déjà choisi son camp en signant avec les Etats-Unis, le 10 juin, une nouvelle version de la Charte de l’Atlantique définissant une grande vision des relations mondiales au XXIe siècle, à l’instar de celle voulue, en 1941, par Winston Churchill et Franklin D. Roosevelt, où il était question d’un engagement occidental envers la démocratie et l’intégrité territoriale quelques mois avant la participation des Américains à la Seconde Guerre mondiale. »
« Si les anciens partenaires de Londres au sein de l’UE se montrent réticents et ne manifestent pas clairement leur soutien au projet de Washington, ils risquent d’être purement et simplement hors-jeu. A l’issue de sa rencontre avec Joe Biden, Emmanuel Macron a beau avoir expliqué qu’il « est formidable que le président américain fasse partie du club et soit prêt à coopérer, à travailler avec nous », c’est lui et les autres dirigeants européens qui doivent exprimer leur engagement derrière les Américains. »
« Le président américain l’a rappelé en lui répondant : « Les Etats-Unis sont de retour. Nous sommes pour la cohésion au sein de l’OTAN et je pense que l’Union européenne est très forte, dynamique, qu’elle peut faire beaucoup de choses pour fournir un soutien à l’OTAN. » Le secrétaire général de l’organisation, Jens Stoltenberg, a d’ailleurs prévenu que la Chine serait plus présente que jamais lors de sommet qui se déroule, le 14 juin, à Bruxelles. La question est de savoir comment l’absente de toutes ces réunions, dont elle est pourtant le principal thème, va réagir. (…) »
Les échos : Sommet du G7 : le « oui mais » des Européens à Joe Biden face à la Chine
« Sans être invitée à la table, la Chine s'est tout de même immiscée dans les débats. Réunis physiquement à Carbis Bay pendant 3 jours, pour la première fois depuis le sommet de Biarritz en 2019, les chefs d'Etat et de gouvernement du G7 se sont efforcés d'établir une ligne claire vis-à-vis du géant asiatique. Un exercice pour le moins délicat face à l'offensive de Pékin.
« L'époque où les décisions mondiales étaient dictées par un petit groupe de pays est révolue depuis longtemps », avait fustigé dimanche un porte-parole de l'ambassade de Chine à Londres. Deux jours plus tôt, Pékin avait donné le ton lors d'un échange téléphonique entre Anthony Blinken, le secrétaire d'Etat américain, et le chef de la diplomatie chinoise, Yang Jiechi. Pour ce dernier, « le seul authentique multilatéralisme », « c'est celui qui traite tout le monde d'égal à égal et promeut une coopération mutuellement bénéfique », avait-il protesté. « Pas le pseudo-multilatéralisme basé sur les intérêts de cliques et sur une politique des blocs », avait-il martelé, selon la chaîne chinoise CCTV. »
« Dimanche, à l'issue du sommet, à l'occasion de sa conférence de presse finale, le chef de l'Etat français, Emmanuel Macron, a voulu calmer le jeu.
« Le G7 n'est pas un club hostile à la Chine », a-t-il souligné. Mais, « il ne faut céder à aucune naïveté » que ce soit face à la Chine ou face à la Russie, a-t-il précisé. Samedi, les dirigeants européens du G7, Royaume-Uni exclu, s'étaient mis d'accord sur une ligne claire à l'égard de Pékin : la Chine est « un rival systémique, un partenaire sur les enjeux globaux, et un concurrent », avait indiqué la présidence française à l'issue de leurs discussions. Il est vrai que les agissements de la Chine inquiètent les démocraties occidentales et le Japon. C'est un fait. »
« Les décisions du sommet du G7 pourront irriter les autorités chinoises. Les leaders du G7 ont appelé dimanche la Chine à « respecter les droits humains » de la minorité musulmane des Ouïghours dans la région du Xinjiang et à Hong Kong. Dans un autre domaine, sans mentionner leurs soupçons sur les activités du laboratoire de la ville de Wuhan qui pourrait être à l'origine de la pandémie du Covid-19, les leaders du G7 demandent à l'Organisation mondiale de la santé une enquête scientifique plus poussée sur l'origine du Coronavirus. Ce que Pékin refuse catégoriquement.
Dans un autre registre, ils ont évoqué un vaste plan d'infrastructure pour aider les pays en développement et les pays pauvres. Le projet qui, implicitement, se veut un concurrent du programme chinois des « Nouvelles routes de la soie », avait été dévoilé samedi par la Maison-Blanche avant même la fin du sommet. Estimé à plus de 40.000 milliards de dollars, il se focalise sur le climat, la santé, le numérique et la lutte contre les inégalités. « Il ne s'agit pas de pousser les pays à choisir entre les Etats-Unis et la Chine. Il s'agit de proposer une autre vision et une autre approche », avait assuré un haut responsable américain.
Dimanche, Joe Biden a enfoncé le clou : « Nous pensons qu'il existe des moyens plus équitables de répondre aux besoins des pays dans le monde », a-t-il déclaré. « Nous savons qu'il y a un énorme besoin d'infrastructures en Afrique […]. Nous ne pouvons pas nous contenter de dire que la Chine s'en chargera », a pour sa part expliqué la chancelière allemande Angela Merkel. »
« Les Européens entendent toutefois garder une certaine indépendance vis-à-vis de Washington même si une « convergence grandissante » sur la Chine émerge au sein du G7, selon un haut responsable américain présent à Carbis Bay. Mais l'Allemagne est réticente. Elle s'est montrée hésitante à propos de cette proposition d'alternative aux Nouvelles routes de la soie. Si le communiqué final du G7 ne mentionne aucun montant pour ce projet d'infrastructure, Berlin en serait à l'origine.
L'Europe marche donc sur des œufs. Les tensions peuvent continuer, voire s'exacerber. »