Déclaration du 1er mai de l'ISP : les grèves doivent continuer

02 mai 2023

Alors que nous célébrons cette journée, nous appelons les gouvernements et les employeurs à reconnaître et à respecter le droit de grève en tant que droit fondamental de tous les travailleurs, en particulier ceux du secteur public.

Alors que nous commémorons cette journée, il est essentiel de réfléchir aux défis auxquels sont confrontés les travailleurs du monde entier, en particulier dans le secteur public. L'un des problèmes les plus importants auxquels les travailleurs du secteur public sont confrontés est la capacité d'exercer leur droit de grève. Ce droit fondamental est inscrit dans la Convention 87 de l'Organisation internationale du travail (OIT), qui reconnaît le droit des travailleurs de former et d'adhérer à des syndicats et de participer à des négociations collectives, y compris le droit de grève.

Le droit de grève est un droit humain fondamental qui permet aux travailleurs d'exprimer pacifiquement leurs revendications et d'exiger un traitement équitable et une juste compensation. Sans ce droit, les travailleurs se retrouvent avec des options limitées pour résoudre les problèmes sur le lieu de travail et peuvent souffrir de pratiques de travail déloyales, de discrimination salariale et de conditions de travail dangereuses.

Notre droit de grève n'est pas un privilège, c'est un droit humain fondamental inscrit dans le droit international

Dans le secteur public, où les services sont essentiels au bien-être de la société, le droit de grève est encore plus critique. Les travailleurs du secteur public fournissent des services essentiels tels que les soins de santé, l'éducation et la sécurité publique, et leur capacité à faire grève garantit qu'ils ont une voix dans les processus décisionnels qui affectent leur travail et les services qu'ils fournissent.

Les grèves et autres formes d'action collective des travailleurs font partie intégrante de l'histoire du travail depuis des milliers d'années. L'une des premières grèves enregistrées a été la grève des constructeurs de pyramides dans l'Égypte ancienne, qui s'est produite vers 1170 avant notre ère. Selon des documents historiques, les ouvriers qui construisaient la pyramide du pharaon Ramsès III se sont mis en grève en raison de retards dans la réception de leurs salaires. Un autre exemple précoce de grève était la grève des mineurs de sel dans la Rome antique en 494 avant notre ère. Les mineurs de sel se sont mis en grève pour protester contre leurs conditions de travail et leurs bas salaires, et leur grève a réussi à obtenir leurs revendications.

Malgré cette longue et solide histoire, il ne se passe pas une année sans que des éléments factieux dans une partie du monde tentent de lui retirer ce droit. Aux États-Unis , par exemple, les travailleurs du secteur public du Michigan n'ont pas le droit de faire grève en vertu de la Public Employment Relations Act de l'État. La loi permet aux employeurs de demander des injonctions aux tribunaux pour empêcher les grèves, et les travailleurs en grève peuvent faire l'objet de mesures disciplinaires, y compris le licenciement. De même, dans le Wisconsin, les travailleurs du secteur public n'ont pas le droit de faire grève en vertu de la loi de l'État, et la violation de cette interdiction peut entraîner des amendes, voire des peines d'emprisonnement.

Au Kenya , le gouvernement a récemment pris des mesures pour limiter les grèves des travailleurs du secteur public, en introduisant en décembre 2020 le projet de loi sur la fonction publique (amendement), qui vise à interdire les grèves des prestataires de services essentiels, notamment les médecins, les infirmières et les enseignants.

Le Royaume-Uni a adopté en 2016 la loi sur les syndicats, qui a introduit des réglementations plus strictes pour les syndicats, y compris de nouvelles règles pour les votes de grève et les piquets de grève, et a également inventé une nouvelle catégorie de « services publics importants » pour contourner la définition des « services essentiels » de l'OIT.

En Équateur , le gouvernement du président Lenín Moreno a publié, en 2019, le décret exécutif 884, qui restreignait le droit de grève des travailleurs du secteur public, notamment les enseignants, les agents de santé et les fonctionnaires.

Ces derniers temps, les grèves contre la réforme des retraites en France ont été sauvagement réprimées par la police gouvernementale Macron.

Tout en luttant pour réparer ces injustices, il est également de notre devoir moral de désobéir à ces restrictions et de respecter les principes de justice et de moralité. Notre droit de grève n'est pas un privilège, c'est un droit humain fondamental inscrit dans le droit international. Nous ne serons pas intimidés par des amendes, des mesures disciplinaires ou des arrestations. Nous ne permettrons pas au gouvernement de nous enlever notre capacité de négocier des salaires et des conditions de travail équitables.

Alors que nous célébrons cette journée, nous appelons les gouvernements et les employeurs à reconnaître et à respecter le droit de grève en tant que droit fondamental de tous les travailleurs, en particulier ceux du secteur public. Nous les exhortons à engager un dialogue constructif avec les syndicats et à veiller à ce que les droits des travailleurs soient protégés et respectés. Ce n'est que grâce à ces efforts que nous pourrons créer des lieux de travail équitables et justes qui profitent à tous.

En solidarité avec tous les travailleurs, nous vous souhaitons une joyeuse fête du 1er mai !

1er mai 2023
ISP PSI