Commentaires
Aucun commentaire
Soyez le premier à réagir
19 janvier 2023 : une mobilisation monumentale !
20 janvier 2023
de mémoire de militant, on n’a pas vu ça depuis très longtemps. Des records d’affluence pulvérisés avec des cortèges comptant 10 000, 15 000, 20 000, et plus de 30 000 manifestants dans des villes de province, y compris celles dites petites ou de taille « moyenne ». Une autre preuve éclatante est venue des grèves, nombreuses et dans de multiples secteurs ce 19 janvier. Dans les transports (SNCF, RATP, transport routier, ...), dans l’énergie, dans la santé, dans l’éducation mais aussi dans l’ensemble les ministères (Finances, Intérieur, à la Justice, à l’écologie...). Des taux de grévistes atteignant les 70% chez les enseignants dans les écoles, quasiment autant dans les collèges et Lycées. Les 70% à 100% de grévistes atteints selon les sites chez TotalEnergies... La liste des grèves est très longue. Grève par exemple chez Coca-cola, grève à la plate-forme chimique de Carling (Moselle bloquée), grève dans la restauration collective tel chez Compass, grève sur le site chimique de fabrication de nitrate et d’ammoniac de Grandpuits, grève dans l’industrie automobile chez Stellantis ou encore Renault, grève de salariés de la grande distribution comme ceux de Carrefour, par exemple, grève de salariés d’Air France... Dans le cortège parisien, le secrétaire général de FO résumait devant les média :
On est parti pour un conflit dur.
Oui, pour défendre notre retraite, je suis prête à perdre du salaire, à ne pas partir en vacances. Il faut faire bloc !
l’injusticeque représente le projet sur les retraites.
Allez jusqu’à 64 ans ? Mais dans nos métiers, physiques, fatigants, où l’on demande de plus en plus de productivité, c’est impossibleindiquait à Paris, Aurélien, 32 ans, salarié de Compass Group (restauration collective). Responsable de vente à Levallois, militant FO, il a commencé à travailler à 17,5 ans.
Je manifeste pour mes droits mais aussi ceux des salariés séniors. Déjà, la plupart ne vont pas au bout, à 62 ans ! Et on ne compte plus les problèmes de dos, les TMS (troubles musculo-squelettiques). Même opposition au projet et même détermination à le combattre pour Jérôme, 31 ans et Xavier, 42 ans, adhérents FO. Opérateurs dans l’industrie chimique, ils travaillent sur un site classé Seveso 3.
On bosse en 3/8. Or faire des nuits c’est épuisant, ça attaque la santé. Et d’ailleurs on voit des salariés séniors épuisés par ce rythme. C’est dangereux, pour eux et le site. Mais que veut le gouvernement avec cette réforme : que l’on meure après un mois de retraite ?Jérôme et Xavier sont prêts à tenir bon.
On ne règlera pas la suppression du projet retraite en une journée ! Alors on est prêts à perdre plusieurs journées de salaire pour l’obtenir. Patricia, 55 ans, salariée chez Stellantis Retail, ne mâche pas ses mots.
Oui, pour défendre notre retraite, je suis prête à perdre du salaire, à ne pas partir en vacances. Il faut faire bloc !. Avec la réforme prévue
je me prendrais deux ans de plus dans la tronche ! Impossible. Et déjà avant cette réforme, pour avoir ma retraite à taux plein, je dois travailler jusqu’à 64 ans !. Berthe, Aurone, Cathie, trois collègues, trois copines. Elles sont éducatrices près de Meaux dans le secteur médico-social. Elles ne sont pas syndiquées. Mais ce 19 janvier, elles ont voulu rejoindre les syndicats. Elles ont défilé à Paris aux côtés de FO.
Je ne me vois pas courir après les enfants et faire preuve d’autant de patience à 64 ansinsiste Berthe. Toutes trois
ont vuune collègue travailler jusqu’à 64 ans.
Elle était rincée, épuiséeappuie Aurore. En colère.
Aujourd’hui, on est là aussi à cause d’un ras-le-bol général. Sur les salaires, sur les prix qui augmentent. Il y a trop d’inégalités, ce n’est plus possible !David, employé chez Carrefour, 49 ans, et militant FO, est
prêt à perdre plusieurs journées de salaires et à convaincre de nouvelles personnesde rejoindre le mouvement. Il a déjà commencé. Marcello, 23 ans, un jeune salarié de l’enseigne l’a accompagné.
Je me sens concernéinsiste celui-ci,
il faut protéger la retraite pour nos ainés. La retraite,
ça concerne tout le mondemartèle David, évoquant lui aussi la
complication de travailler jusqu’à 64 ans et notamment dans des métiers physiques. Chez nous, à 50%, les salariés ont des problèmes de dos, d’épaules !.
d’inacceptable, et affirmant que le gouvernement
doit renoncer à la fois à l’âge de départ à la retraite à 64 ans et à l’accélération de l’augmentation de la durée de cotisation, elles
appellent dès à présent à une journée de grève et de manifestation interprofessionnellele 31 janvier.
à multiplier les actions et initiatives partout sur le territoire, dans les entreprises et services, dans les lieux d’étude, y compris par la grève, notamment autour du 23 janvier, jour de la présentation de la loi au conseil des ministres. Elle appelle aussi
les salarié-e-s et les jeunes à préparer des assemblées générales pour discuter des poursuites de la mobilisation.
Nous sommes unis et déterminés à faire retirer ce projet de réforme des retraitessouligne l’ensemble des organisations signataires du communiqué. Et de préciser encore :
alors que le gouvernement appelle les organisations syndicales à être responsables et à ne pas bloquer le pays, nous réaffirmons qu’il est et sera le seul responsable de cette situation puisque 9 travailleuses et travailleurs sur 10 rejettent cette réforme injuste et brutale. Le gouvernement serait bien avisé d’entendre le message.