Inflation alimentaire : le gouvernement s'en remet au bon vouloir de la grande distribution

Rédigé le 13/03/2023

L’inflation alimentaire atteint des sommets.  Elle a été de 14,5% sur les douze derniers mois selon l’Insee auxquels vont s’ajouter 10% de plus à la suite de la négociation commerciale qui vient de s’achever entre producteurs et distributeurs.

C’est dans ce contexte que le ministère de l’Economie a présenté hier, 6 mars, les engagements de la grande distribution censés protéger les consommateurs. Bercy attend des enseignes qu’elles mettent en place pendant trois mois « les prix les plus bas possible » sur un ensemble de produits. Chaque enseigne participant à l’opération choisira les produits concernés qui se verront assortis d’un autocollant tricolore « trimestre anti-inflation ».

L’absence d’une liste de produits de référence appliquée à toutes les enseignes, le flou qui entoure la notion de « prix le plus bas possible » et le choix laissé aux distributeurs de participer, ou pas, trahissent la faiblesse de ce dispositif. Pour l’Afoc, cette annonce relève plus de l’opération de communication que de l’efficacité.

L’Afoc regrette que Bruno Le Maire et Olivia Grégoire n’aient pas repris les propositions faites par les associations de consommateurs lors d’une rencontre le 2 mars dernier. A cette occasion, celles-ci avaient réclamé :

  • La suspension temporaire du mécanisme dit « SRP +10 » qui oblige les distributeurs à vendre les produits avec une marge minimale de 10%,

  • L’élaboration d’une liste de produits de base, identique dans tous les magasins, vendus à prix coûtants et bloqués jusqu’à ce que le pic d’inflation soit passé,

  • La mise en place d’un chèque alimentaire pour les plus défavorisés, promesse faite par le Président de la République dès 2020 et reportée à une date ultérieure.

Enfin, l’Afoc alerte les pouvoirs publics sur la progression de l’inflation dans d’autres secteurs que l’alimentaire. Ainsi, la hausse des loyers, même plafonnée à 3,6%, met en difficulté de nombreux locataires notamment dans le parc social. La généralisation de l’inflation à tous les secteurs de la consommation (énergie, services, logement, etc.) appelle une réponse de l’Etat à la hauteur de la situation plutôt que de s’en remettre au bon vouloir de Total hier ou de la grande distribution aujourd’hui.

7 mars 2023
AFOC