Édito de Pascal Lagrue, Président de l'AFOC :
L'annonce gouvernementale d'un objectif de 100 000 nouveaux logements sociaux pour 2025 a constitué en début d'année une promesse forte pour les 2,7 millions de ménages en attente d'un logement social.
Mais celle-ci s'est heurtée jusqu'ici à une réalité implacable sur le terrain : chantiers retardés, coûts qui flambent, procédures qui s'empilent, vente du patrimoine Hlm au privé...
Certes, des signaux positifs existent. Ici et là, des projets locaux avancent. Une loi a notamment été promulguée en juin 2025 pour faciliter la transformation de bureaux et autres bâtiments en logements. Mais, en parallèle, des communes restent à la traîne, parfois sanctionnées pour ne pas respecter leurs obligations. Les bailleurs sociaux, eux, jonglent entre injonctions politiques et contraintes budgétaires. Et certains signaux inquiètent : hausse des expulsions pour incivilités, tensions avec les riverains face à de nouveaux projets, recours administratifs qui gèlent des opérations pourtant vitales.
Dans un contexte où le logement est au coeur des fractures territoriales et sociales, il est temps de sortir du "pilotage à vue". Les élus locaux comme l'Etat doivent assumer des arbitrages clairs : densifier là où c'est possible, protéger les zones rurales de la désertification résidentielle, et surtout garantir que le droit au logement ne soit pas relégué au rang des belles intentions.
Le logement social n'est pas seulement une affaire de béton et de chiffres : c'est aussi et surtout un pilier de la cohésion nationale.