Yohann Nédélec : “Nous allons défendre une fonction publique territoriale de carrière et non de métier”

22 avril 2024

L’adjoint au maire de Brest Yohann Nédélec vient d’être élu président du Centre national de la fonction publique territoriale en remplacement de François Deluga. Il compte inscrire son mandat sous le signe de la défense du statut et travailler autour de la problématique de l’attractivité.

Quelle est votre première réaction à la suite de votre élection, mercredi 17 avril, à la présidence du Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) ?
Je mesure l’importance d’une telle fonction et je l’accueille avec humilité. Après, il y a énormément de travail. J’arrive à la présidence du CNFPT à un moment important pour la fonction publique territoriale et notamment dans le contexte de préparation du projet de loi sur la fonction publique. Nous sommes dans un esprit volontaire et positif, et déterminés à défendre le statut.

Quels sont les chantiers prioritaires que vous comptez mettre en œuvre ?
Certains sont déjà ouverts depuis de nombreuses semaines et même depuis de nombreux mois. Je m’inscris dans les pas de François Deluga et dans son projet d’établissement. Certains chantiers seront donc à poursuivre et amplifier, notamment sur les questions liées aux transitions, qu’elles soient sociales, écologiques ou professionnelles. Je vais aussi ouvrir de nouveaux chantiers, notamment autour de l’innovation. Je pense qu’il faut accélérer sur cet aspect et notamment autour de la place de l’intelligence artificielle dans la fonction publique. On ne doit pas rester en marge sur ce sujet. Je souhaite aussi ouvrir le chantier du développement, avec la volonté d’ouvrir l’établissement sur des champs qui n’étaient jusqu’à maintenant pas les siens. Je pense à l’expertise, au conseil et au développement de ces activités auprès des collectivités. Je souhaite aussi répondre aux attentes des collectivités sur le sujet de la médiation.

On peine à recruter, on a des talents qui dorment et on ne les repère pas.

Quels sont les défis que le CNFPT va avoir à relever dans les mois et les années qui viennent ?
Je me fixe comme cadre de faire du CNFPT un point central sur la question de l’attractivité. Aujourd’hui, chacun est dans son coin pour traiter ce sujet qui nous dépasse tous. Il préoccupe véritablement toutes les strates. On peine à recruter, on a des talents qui dorment et on ne les repère pas. Il faut que le CNFPT travaille en lien étroit avec les centres de gestion.

Vous avez d’ailleurs mis en place, en Bretagne, une marque employeur commune réunissant plusieurs employeurs. Est-ce une formule qui pourrait également fonctionner à l’échelle de la fonction publique territoriale ?
Je pense qu’il est tout à fait possible de transposer et adapter ce que nous avons mis en place en Bretagne pour une marque employeur globale de la fonction publique territoriale. Il y a évidemment des spécificités selon les territoires, mais il n’y a aucune difficulté à essaimer les bonnes idées. Au-delà de la marque employeur, il faut aussi travailler sur ce que la fonction publique territoriale a à proposer pour donner envie. Les missions sont multiples et fantastiques mais en face, les niveaux de rémunération ne suivent pas. Il faut inévitablement réfléchir à une revalorisation des grilles.

Comment allez-vous vous positionner quant à la préparation du futur projet de loi pour l’efficacité de la fonction publique ?
Nous allons défendre le statut et une fonction publique de carrière et non de métier. J’ai déjà eu l’occasion d’échanger avec le ministre Stanislas Guerini et mon objectif est véritablement de porter le message de la fonction publique territoriale.

19 avril 2024
ACTEURS PUBLICS