Des syndicats patronaux enfin raisonnables, des syndicats salariaux unis face à l’adversité

Rédigé le 27 avril 2023

L'histoire du sauvetage de la branche des services funéraires

Comme la Confédération l'annonçait dans une publication de janvier dernier, Bruno GRENIER, Xavier BOUTET, Maxime SANROMA et Madjid BETTACHE allaient avoir du boulot en branche !

Notre équipe de négociateurs avaient déjà lancé le combat en dénonçant, avec leurs homologues de la CFDT et de la CGT, les NAO de branche en février 2022 auprès de la Direction Générale du Travail.

En effet, les propositions patronales n'étaient que du « foutage de gueule » avec 2 misérables pourcents d'augmentation des salaires et un écrasement des grilles inspiré par la doctrine que seule la performance serait dorénavant reconnue et non plus l'ancienneté.

Pourtant, la nouvelle direction d'OGF (1ère entreprise funéraire de France et principale inspiratrice des syndicats patronaux de la branche) fervente adepte de cette ânerie ne sait plus quoi faire pour rétablir une situation sociale désastreuse depuis qu'elle tente de l'y appliquer.

FO l'avait pourtant prévenue...

Dès janvier 2023, les syndicats patronaux nous rappelaient à la table des négociations sous les coups de butoir de l'inflation, de l'augmentation du SMIC (avec un coefficient de nos grilles de salaires situé bien en dessous), les difficultés d'attractivité de nos métiers dûes à un niveau de rémunération bien trop bas et surtout l'injonction de la DGT à ce que nous trouvions rapidement un accord pour ramener nos minima salariaux de branche au-dessus du SMIC, sans écrasement des grilles d'ancienneté ; sous peine de voir notre branche des services funéraires disparaître en la fusionnant avec celle des transports.

Du coup, un mois après, nos syndicats patronaux nous ont enfin fait de vraies propositions que nous qualifions de raisonnables (9 % d'augmentation des salaires minima et le respect des grilles d'ancienneté).

L’entame de nouvelles négociations salariales dès le mois de mars car, avec une inflation annoncée à 11 % pour 2023 et les « dorénavant incontournables préconisations » de la DGT, nos patrons du funéraire n'en n'ont certainement pas fini de s'efforcer de se montrer raisonnables...

D'autant plus que, le hasard faisant bien les choses, nos négociateurs de l'U.N.S.F sont tombés sur une publication de la veille juridique de la Confédération concernant le Salaire Minimum Hiérarchique (cf. illustration ci-contre). Ce qu'ils ont lu leur a plu... beaucoup plu... car cela pourrait permettre de faire bénéficier nos collègues des grandes entreprises de la toute nouvelle « raisonnabilité » de nos patrons. A voir la pâleur subite de leurs représentants lorsque ce terme a été prononcé par nos négociateurs, ceux-ci ont été convaincus du bien-fondé de l'inscrire dans leur cahier de revendications.

Réforme des retraites : l’Union volontaire pour procéder à ses obsèques !

Secteur particulièrement concerné par cette réforme injuste de l'allongement des carrières de l’ensemble des salariés des services funéraires, l'U.N.S.F. s’est fortement mobilisée, une fois de plus, ces dernières semaines notamment, durant les journées d’actions nationales.

Faisant partie intégrante de la longue liste des métiers à forte pénibilité, tant physique que psychologique, avec un ensemble des critères répondants particulièrement bien aux risques psycho-sociaux, tout le corpus
« métier » est totalement opposé à toute modification humainement préjudiciable du rallongement de la durée de cotisation et du recul de l’âge légal de départ en retraite.

Dans les dernières analyses des bilans sociaux de branche, il apparaît que plus de 45 % des 20.000 salariés (hommes et femmes) et agents au service du public, toujours disposés et disponibles pour aider les familles, à rendre le meilleur des hommages à leurs défunts, ne sont déjà plus en activité à l'âge légal actuel du départ en retraite.

De plus, cette nouvelle réforme brutale, injuste et autoritaire, ne va qu’amplifier le nombre de démissions silencieuses (attitude pointée du doigt dans de nombreuses études de l’O.I.T actuellement).

Rajoutons à cela le traitement inégal qui est imposé au personnel féminin, qui du fait de carrières très souvent administrativement incomplètes, se voit appliquer la double peine d’un allongement de leurs temps de cotisation.

Après avoir mis leur jeunesse et toutes leurs ressources pour apporter à la société la natalité nécessaire au bon fonctionnement de l’économie, après avoir à faibles rémunérations repris les travaux les moins valorisants dans la productivité industrielle, commerciale ou tertiaire, elles devront mettre leurs dernières années de vie professionnelle à la disposition d’un calcul financier sans quoi elles vivront au mieux avec les plus bas minima sociaux.

Tous les acteurs du métier s’opposent donc à cette réforme et réclament un plus juste rééquilibrage dans le mode de calcul avec une plus large prise en compte de la pénibilité et une bonification.

L'U.N.S.F rejoint sans réserve et avec un appui déterminé notre Confédération.

Branches : le poids de FO essentiel pour les salaires. De nouvelles batailles sont à venir pour les négociateurs FO dans les branches, pour obtenir qu'elles se mettent en conformité rapidement et, si possible, sans tassement de la grille salariale. La situation au 1er août dernier, date de la troisième revalorisation du Smic en 2022, dit l'ampleur du défi : 143 des 171 branches de plus de 5.000 salariés se sont retrouvées avec au moins un coefficient de leur grille salariale en dessous du Smic, a révélé le dernier comité de suivi des salaires. Soit plus de 83 % ! Au 25 novembre, presque quatre mois après, 67 branches étaient toujours non conformes. Soit 39,2 % !
La Tribune FO Services Publics
Mars 2023