Le futur PLFSS 2026, confronté à un contexte politique et budgétaire particulièrement incertain, doit s’inscrire dans une approche résolument sociale, solidaire et protectrice vis-à-vis des assurés sociaux, loin d’une logique purement comptable ou d’austérité budgétaire.
Responsabilité sociale, pas austérité
FO conteste la philosophie de rigueur poussée par le gouvernement sortant, qui prône « année blanche », le gel des prestations sociales et des pensions, une révision drastique des franchises médicales et une réduction des dépenses sociales pour réaliser près de 43,8 Mds € d’économies dès 2026, au détriment des assurés sociaux. FO rappelle que ces mesures pénaliseraient d’abord les plus précaires, les familles fragiles et les retraités, tout en fragilisant le modèle français qui fait de la protection sociale un pilier de la cohésion nationale. Aussi, FO rappelle que l’exigence de redressement des comptes ne doit pas sacrifier l’accès aux droits ni la qualité des soins, dimension essentielle de notre pacte social.
Opposition à la remise en cause des prestations
FO s’oppose fermement à toute mesure de gel ou de diminution des prestations, et appelle à revaloriser les minima sociaux, les pensions, les allocations familiales et les aides personnelles au logement, afin d’accompagner l’inflation et de lutter contre la pauvreté. FO estime que les économies recherchées doivent être trouvées principalement par la lutte contre l’évasion fiscale, les fraudes patronales et la suppression des exonérations massives de cotisations sociales accordées aux entreprises, qui privent la sécurité sociale de ressources essentielles chaque année.
Préserver l’assurance maladie et l’hôpital public
Le projet de relever les franchises médicales de 50 € à 100 € annuels, de revoir le remboursement des soins et d’introduire de nouveaux restes à charge est jugé inacceptable par FO : il accentuerait le renoncement aux soins, notamment pour les ménages les plus modestes. FO souligne l’urgence d’investir massivement dans l’hôpital public, d’améliorer l’attractivité des métiers du soin, de revaloriser les salaires, et de garantir un accès effectif à la santé partout sur le territoire, à rebours des restrictions annoncées.
Transition démographique : anticiper, protéger
S’agissant du défi démographique – vieillissement accéléré, basculement du solde naturel, complexification des besoins – FO prône d’ambitieuses mesures : développement des politiques de prévention, soutien renforcé à la perte d’autonomie et à la dépendance, et extension de la couverture sociale des personnes âgées. FO insiste sur la nécessité d’une prise en charge publique de la vieillesse, refusant le désengagement de la solidarité collective.
Refus de la stigmatisation et de la culpabilisation
Concernant les axes de lutte contre la fraude et les arrêts maladie, FO refuse toute stigmatisation des assurés et des professionnels de santé, et rejette le report des coûts sur le dos des salariés via l’allongement des délais de carence. FO réclame un contrôle efficace, certes, mais équitable, non discriminatoire et respectueux du principe de présomption de bonne foi.
Appel à un PLFSS de progrès social
FO enjoint le prochain gouvernement à rompre avec l’austérité, à conforter le financement de la sécurité sociale par des recettes nouvelles assises sur le travail et la richesse produite, et à ouvrir de réelles négociations sociales pour sécuriser les droits et améliorer la protection collective. À l’inverse d’une gestion purement budgétaire ou technique, le PLFSS 2026 doit redevenir un texte de progrès social ambitieux, à la hauteur des enjeux économiques et démographiques du pays.
28 septembre 2025
Eric Gautron
Secrétaire Confédéral FO
Secteur PSC